Peut-on entièrement traduire « ce que le poème fait au langage » ?
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Par son postulat de l’indissociabilité des dimensions théorique, politique et poétique du discours, la pensée du rythme d’Henri Meschonnic ouvre sur de nouveaux horizons dans le domaine de la traduction, cultivée par cet auteur dans sa double dimension empirique et critique. Pour Meschonnic, traduire n’est pas seulement une pratique, ni un acte d’interprétation ou un problème de reproduction ; il s’agit toujours avant tout d’une contestation de l’idéologie du signe. Le présent article cherche à évaluer cette thèse en la confrontant aux difficultés de la traduction d’un poème brésilien intitulé « Le chien sans plumes ». Il s’agira alors d’inverser les rôles en tirant profit d’une œuvre littéraire qui semble elle-même composée dans l’esprit de la pensée meschonnicienne, afin d’en mesurer à la fois les limites et la portée dans le domaine du traduire poétique.
By positing the indivisibility of the theoretical, political and poetical dimensions of speech, Henri Meschonnic’s theory of rhythm paves the way to new perspectives within the field of translation, cultivated in its double empirical and critical dimension by this author. According to Meschonnic, translating is not simply practice or interpretation, nor does it involve reproduction; it is, instead, a means of contesting the ideology of the sign. This article attempts to evaluate Meschonnic’s theory by confronting it with the difficulties faced in translating a Brazilian poem called « The dog without feathers ». The purpose is to switch roles by drawing on a literary work which itself seems to have been composed in the spirit of Meschonnic’s thought so as to assess both the limits and the scope of his ideas in the field of poetic translation.